LA CONTRE HISTOIRE DES PRINCES ET PRINCESSES
Comment les récits de notre enfance ont façonné nos comportements amoureux ?
Les histoires qui nous sont contés dans notre enfance ne sont pas de simples divertissements innocents. Ces récits façonnent nos pensées, notre perception des rôles de l’homme et de la femme, nos attentes en matière de relations amoureuses et par conséquent nos comportements … Pour le meilleur ou pour le pire ?
Écrit par Chloé Lesage - Septembre 2024
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Environ 10 minutes
ESPRIT SAIN, AMOUR SAIN : Repenser et démystifier les contes de fées pour des relations épanouies et équilibrées
Le post de Chloé a une résonance philosophique intéressante par rapport au slogan de Yogaterrae, Esprit Sain, Vie Saine. Ce post explore la manière dont les récits de l'enfance, souvent idéalisés, influencent les perceptions adultes de l'amour et des relations. Il interroge les schémas inconscients transmis par ces histoires et les attentes qu'elles génèrent, soulignant la nécessité d'une prise de conscience pour se libérer de ces conditionnements et réécrire son propre chemin.
Et si un jour vous pensiez réécrire votre propre conte de fées ! Plongeons dans cette réflexion inspirante :)
" Let's take a look " !
LES CONTES DE L'ENFANCE : UNE PROGRAMMATION INCONSCIENTE
COMMENT ON NE PEUT PAS VIVRE HEUREUX NI AVOIR BEAUCOUP D’ENFANTS
90% des contes de fée et des histoires d’amour modernes créent chez nous des attentes irréalistes, des attitudes néfastes, des quêtes amoureuses impossibles et des déceptions. Malgré les variations d'époque, de décor ou de contexte, il y a toujours le même schéma : la princesse (ou l’héroïne) est souvent en détresse, attendant d’être sauvée par un prince charmant avec qui elle vivra « heureuse et aura beaucoup d’enfants ».
Ces histoires sont nécessaires à la construction de soi et pour comprendre le monde qui nous entoure. Le problème ? C’est que ses premières informations subliminales sont fausses et forment la base de notre fonctionnement d’adulte, comme les données d’un logiciel ou les fondamentaux d’une structure.
Une fois adulte, la difficulté est que ces messages sont tellement intégrés qu’on ne les identifie même plus. Ils sont acquis, même s’ils sont faux et créent des interférences.
C’est ainsi qu’on assiste à certains comportements désastreux comme :
- le fait de souffrir depuis longtemps dans sa relation,
- s’oublier complétement en fusionnant dans son couple
- laisser tomber ce qui était important pour nous pour faire plaisir à l’autre
- s’acharner dans une histoire perdue d’avance,
- tout faire pour se mettre avec un partenaire qui ne nous correspond pas,
- ou encore se mettre à jouer un rôle…
Parfois même cela produit des personnes qui enchainent les relations amoureuses en étant totalement passionné au début puis rapidement désespéré
car désillusionné par la réalité.
Si on pouvait revoir le programme de base pour qu’il soit plus cohérent et réaliste alors nous pourrions avoir des relations à soi et à l’autre bien plus équilibrées.
LA PASSIVITÉ DE LA PRINCESSE : ATTENTE ET ILLUSIONS DE PERFECTION
CE QUE LES CONTES DE FÉE ATTENDENT DE LA PRINCESSE :
Dans ces récits, le rôle de la femme est souvent réduit à attendre qu'un autre vienne régler ses problèmes. Ce qui sous entend qu’elle se doit d’être passive et que la clef se trouve dans la relation amoureuse. (En dépit de tout autres sources d’aide possible comme la famille, les amis ou la simple générosité d’un inconnu. )
Elle perd donc son pouvoir intérieur…
Sauf que tout ce que nous n’avons pas résolu en nous, continue à se représenter sous de multiples contextes. Sans une conscience des éléments en nous-même qui ont contribué à cette situation, nous ne pouvons espérer nous en sortir totalement.
C’est bien aux personnages de créer leur propre destin et d’œuvrer à construire ce qu’ils veulent attirer dans leur vie.
De plus, les princesses sont généralement dépeintes comme belles et douces. Ce modèle de « plante verte », peut amener certaines femmes à se sur-engager dans leur apparence physique et à en oublier sa connexion intérieur.
Une autre idée sous-jacente de ces récits est que le partenaire avec qui créer un couple sacré se choisit sur sa capacité à venir au secours. Le sauveur est considérer comme un homme parfait et forcément bénéfique. Pourtant cela ne présage en rien que le prince et la princesse puissent être compatible sur du long terme.
D’ailleurs, la princesse ne devrait pas avoir à rester avec son sauveur. Il lui a sauvé la vie certes, mais pour autant il n’y a ni soumission, ni dettes à rembourser. A moins de rentrer dans le triangle désastreux du sauveur, de la victime et du bourreau (triangle de Kartman). La princesse peut donc remercier pour l’aide obtenue puis poursuivre sa vie.
RENDRE LA PRINCESSE MAÎTRESSE DE SON DESTIN
LA PRINCESSE PEUT DEVENIR REINE SANS SON PRINCE
Le but ultime de ces histoires, vue et revues, est de finir en couple comme une garantie de protection contre tous les malheurs. Ceci en fait un statut à conserver à tout prix. Mais le couple, n’est pas une fin en soit, d’ailleurs n’est-il pas le début ? N’est-il pas à lui seul un chemin initiatique ?
Bien sûr, avoir des enfants, et surtout beaucoup, est présenté comme l’aboutissement d’une vie tandis que bien d’autres rêves pourraient l’être tout autant.
Le destin semble jouer un rôle central dans ces unions, laissant croire que si l'amour ne vient pas, c'est simplement que le destin ne l’a pas prévu. N’y – a-t’il pas d’autres paramètres qui peuvent éloigner l’amour ou d’autres qui peuvent l’attirer ? Des attitudes, des croyances, des énergies …. ?
Les contes de fée devraient aussi nous rappeler que nous sommes responsables de ce que nous vivons et que le bonheur demande des efforts constants pour être construit chaque jour.
LE SAUVEUR : UN FARDEAU INJUSTE POUR LES HOMMES
CE QUE LES CONTES DE FÉE ATTENDENT DU PRINCE :
Quant au prince, son rôle traditionnel consiste à repérer une jeune fille en détresse puis de la sauver. Cela sous-entend que si une jeune fille va bien, elle n’est pas digne de recevoir de l’attention, et que le prince n'a sa place que si il a un problème à résoudre. Il doit se battre pour obtenir sa princesse, et s'il échoue, c'est qu'il n'a pas été assez fort. Il doit être le maitre de la situation et apporter des solutions.
Les efforts doivent se faire au début pour gagner le trophée (la princesse) ensuite il peut enfin se reposer. Dans cette logique, s’il réussi les épreuves il est évident que la princesse est acquise.
LE PRINCE : DE SAUVEUR À PARTENAIRE ÉGAL
LE PRINCE PEUT DEVENIR ROI SANS SA PRINCESSE
Mais en réalité, le prince n'a pas besoin de sauver qui que ce soit, excepté lui-même. Dans une relation saine, chacun doit être responsable de ses propres actions. Le prince mérite une partenaire qui lui correspond. Cette personne n’est pas obligée d’avoir de problèmes à résoudre, elle peut aussi allez bien.
Le respect mutuel est essentiel pour établir une relation équilibrée. Il n'a pas besoin de paraître parfait, mais simplement d’être authentique.
Son but n'est pas de conquérir une princesse, mais de se réaliser lui-même, que ce soit en couple ou en solo. La relation de couple demande un entretien constant.
La culture du sacrifice n’a pas de place. Il peut s’engager dans un échange équilibré et constructif.
Le rôle du prince n’est d’ailleurs pas celui du géniteur. Il joue un rôle crucial dans la maternité, la parentalité et l’éducation.
A nous de modifier ces conditionnements.
RÉÉCRIRE NOS MYTHES : VERS DES MODÈLES PLUS RÉALISTES, LIBRES ET INSPIRANTS
Bien sûr, nous ne pouvons pas en vouloir à nos ancêtres de nous avoir formatés dans de tels mensonges. Ils étaient enfermés dans une vision politique et catholique d’un couple qui se forme et qui crée une famille nombreuse pour assurer sa pérennité. Ainsi, avec beaucoup d’enfants, l’avenir de la société est assuré. Les gens sont alors très occupés et doivent beaucoup travailler pour obtenir les moyens d’élever leur progéniture, de quoi « assurer la paix sociale ».
Heureusement, à notre époque, nous commençons à revoir ces histoires.
En réécrivant nos mythes fondateurs, nous pouvons offrir des modèles inspirants, sources de sagesse, où chacun peut s’épanouir librement et trouver sa propre voie.
ET SI ON CHANGEAIT LES PARAMETRES ?
QUE SE PASSERAIT-IL SI C’ETAIT PLUTÔT CETTE HISTOIRE QUI NOUS ÉTAIT CONTÉE ?
Il était une fois une jeune fille qui était enfermée chez elle. Elle adorait sa chambre, même si elle ne pouvait jamais en sortir. Ici, c’était très douillet et elle était complètement en sécurité. Chaque jour, on lui apportait à manger et de quoi se vêtir. Le monde tournait tout seul. Elle pouvait lire, chanter et danser à sa guise. Parfois, elle regardait à la fenêtre et y faisait tomber ses longs cheveux bruns.
Une fois, une femme passa par là et lui demanda : « Avez-vous vu tous ces champignons au pied de votre façade ? » Cette question l’interloqua ; elle ne s’était jamais demandé ce qu’elle pourrait trouver dehors. Puis les journées continuèrent de se passer dans l’oisiveté. Un jour, un homme passa et lui proposa de venir lui montrer le monde. Elle le remercia gentiment, car ici, il faisait bien plus chaud que dehors. Mais cette question de champignon la taraudait. Jour après jour, sa curiosité commençait à grandir. Elle n’avait jamais vu de champignon et se demandait ce qu’elle pouvait louper d’autre. Elle demanda alors qu’on lui apporte des cartes postales du monde. C’était incroyable, toutes ces choses qu’elle n’avait jamais vues.
Et si… et si… pour une fois, elle mettait un pied dehors… Comme par magie, un jeune homme de son âge, intrigué par sa chevelure qui se voyait de loin, s’approcha de sa fenêtre. Il lui promit de l’emmener voir tous les endroits des cartes postales accrochées à son mur. Il était tellement beau… La passion gagna son cœur… Mais elle était encore accrochée à sa chambre dorée, alors elle continuait à profiter de ce bel endroit.
Mais un jour, elle décida qu’il était temps : « Aujourd’hui, je vais sortir juste un instant. » Elle s’échappa par la fenêtre et découvrit ce que c’était que de plonger ses pieds nus dans l’herbe fraîche et humide. C’était tout aussi douillet que dans sa chambre. Elle décida tout de même de rentrer avant qu’on s’aperçoive de son absence.
Puis, petit à petit, en s’échappant de temps en temps, elle allait de plus en plus loin. Cette fois, elle était prête à aller découvrir le monde.
TROUVER L'HARMONIE DANS LA LIBERTÉ PARTAGÉE
SE LIBÉRER DES CHAÎNES
Mais alors qu’elle avait pris sa décision, elle s’aperçut qu’il y avait des chaînes à ses chevilles. Elles étaient suffisamment grandes pour s’échapper, mais pas assez pour aller explorer. Ces chaînes avaient toujours été là mais elles ne les avaient jamais vraiment vues. Elle vivait avec, tout simplement. Elle essaya par tous les moyens de s’en libérer, mais les chaînes étaient bien trop robustes. Elle commençait à désespérer.
Un jour, lorsqu’un vieux monsieur passait à proximité, elle lui demanda s’il avait la sagesse pour briser ce type de chaînes. Ce monsieur était forgeron, c’était vraiment sa spécialité. Il lui montra comment faire et elle put, avec la bonne méthode et les bons outils, réussir à les détacher. Elle était enfin libre et elle avait pris sa décision : « Désormais, je serai libre. »
Elle commença à explorer le monde ; il était dur et magnifique en même temps. Beaucoup de chevaliers tentèrent de la séduire, car la liberté qu’elle incarnait était aussi attractive que du miel pour des abeilles. À part un peu de batifolage, franchement, ils n’étaient pas très intéressants. Un jour, alors qu’elle allait régulièrement manger dans un de ses restaurants préférés, elle fut intriguée par un homme qu’elle entendait parler. Il revenait d’une exploration en Antarctique. Elle l’interrogea sur ce qu’il avait vécu. En l’écoutant, elle vibrait de l’intérieur en sentant comment lui aussi incarnait la liberté, mais à sa façon. Petit à petit, ils découvrirent qu’ils avaient les mêmes aspirations. Plus ils se fréquentaient, plus ils voyaient qu’ils formaient une merveilleuse équipe. Ils découvrirent que leurs différences étaient une force et que leurs talents étaient complémentaires.
Leur amitié se transforma en un lien profond. Ensemble, ils découvrirent qu'ils formaient une équipe formidable et qu’ils s’épanouissaient tout autant individuellement, qu’a deux. Aucun d’entre eux ne devait renoncer à une partie de lui-même. L’harmonie régnait la plupart du temps. C’est ainsi qu’ils vécurent heureux et réalisèrent leurs rêves.
The End.
REPROGRAMMER SON LOGICIEL INTÉRIEUR : VERS DES DYNAMIQUES D'AMOUR ÉQUILIBRÉES
COMMENT MODIFIER SON LOGICIEL DE BASE ?
En prenant conscience de ses propres représentations de l’amour et des différents rôles, on peut observer les dynamiques que l’on co-crée et les corriger petit à petit.
Alors oui, c’est possible de modifier les présupposés même si cela prend du temps.
Par exemple, une méthode efficace pourrait être de relire des histoires plus constructives chaque jour, et ainsi, repositionner les fondements, équilibrés et harmonieux, du lien à soi et à l’autre.
Merci à toi Chloé pour ce bel article qui nous invite à réfléchir avec douceur et profondeur sur nos croyances et notre cheminement personnel.
Bio de Chloé
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Chloé LESAGE
Coach en leadership et facilitatrice de projets
« Guerrière de cœur, c’est souvent ce que je reçois comme conclusion lorsque j’explique mon parcours de vie. Après un début pas évident sur cette terre, j’ai cherché l’équilibre intérieure et l’expansion à travers un parcours de développement personnel de 15 ans où j’ai testé toutes les pratiques conventionnelles et atypiques.Comme on n’arrête jamais d’apprendre, je nourri continuellement ma soif de comprendre. Haut potentiel intellectuel et émotionnel, j’ai appris à mettre mes capacités au service de la vie pour que ça devienne un cadeau.
Ma méthode est à la jonction entre qui je suis, la réappropriation de ma formation de 2 ans en coaching en développement personnel ainsi que toutes mes expériences de vie.
C’est une pratique qui met en expérience et qui intervient, tout en même temps, sur le corps, les émotions et la dimension spirituelle. Pour moi, il est hors de question d’accompagner pendant des années ce qui provoquerait, à mon sens, de la dépendance. Or mon travail est de créer les conditions de réappropriation de son pouvoir intérieur pour obtenir des résultats immédiats de matérialisation de ses objectifs. »
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